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Resital

A poem for Fazil Say / Théâtre & Musique

création Spectacle

Cette pièce est construite autour de l’actuel grand pianiste turc Fazil Say. Son engagement politique, son jeu très expressif, quasi théâtral, ainsi que la fusion de sa musique entre musique occidentale et orientale en ont inspirés l’écriture.

La situation de la pièce se déroule le temps d’un récital de piano, mettant en présence un pianiste et des spectateurs. On pénètre peu à peu dans l’univers mental des spectateurs, et dans leur manière individuelle d’appréhender intérieurement un concert de piano. Cette pièce explore de quelle façon une représentation (en l’occurrence musicale) peut s’agencer avec nos vies quotidiennes et notre époque actuelle.

La pièce nous plonge dans l’univers intérieur du pianiste, notamment au travers de l’écriture exacte des notes de musique, fidèles aux partitions des œuvres jouées durant ce concert. Cela entraîne ainsi une expérience et une langue théâtrale nouvelles, osant se marier de manière très rapprochée avec le langage musical.

L’écriture invite à « se défaire » en quelque sorte de notre langue, pour basculer dans celle du pianiste, dans son mouvement vivifiant, porte d’entrée vers un autre imaginaire.

 

extraits

« La caméra tourne autour du pianiste et sa tête penche de gauche à droite.
Il lève les yeux au ciel et continue de balancer sa tête.
Certains spectateurs qui ne l’ont pas vu entrer sur scène se disent : « Mais ce type est aveugle ! »
Il ne voit plus les murs de la salle, il est ailleurs, il ne voit rien hormis le piano.
On pourrait croire qu’il va se lever et se mettre à danser mais le pianiste est incapable de danser avec le piano.
Il a les mains scotchées au clavier.
Et si on l’obligeait à s’éloigner de son instrument, son bras droit se détacherait du reste du corps et continuerait à jouer tout seul. 
Les spectateurs voyant ce bras sanguinolent se lèveraient en hurlant, tandis que des hommes obligeraient le pianiste sans bras droit à quitter la scène.
Le corps du pianiste est morcelé, et menace de se casser en mille morceaux à tout moment. 
Si on emprisonnait ses bras et ses mains, sa tête pourrait se décoller du reste du corps et tomber dans la table d’harmonie directement sur les cordes, ce qui ferait un potin du diable !
Si on ficelait le pianiste avec un cordage bien solide à partir du buste jusqu’à la tête, ses jambes resteraient assises sur le tabouret. 
Elles continueraient à battre le rythme et à appuyer sur les pédales.
Car le pianiste n’a pas un corps à lui, il est un morceau du piano.
Il est le piano.
Ainsi, pour transporter le pianiste, on pourrait le plier en quatre, le recouvrir d’un tissu, le fermer dans sa housse et le charger dans le camion ! »

 

équipe

Autrice, interprète : Catherine Froment
Chanteuse : Dimitra Kontou
Regard extérieur, chorégraphies : Biño Sauitzvy

Création sonore : Aline Loustalot
Création lumière : Carole China

Régie générale et régie plateau : Virginie Watrinet
Régie plateau : David Grosclaude
Construction : Hervé Baret
Costumes : Sohuta

Pianiste-compositeur conseiller musical : François Popineau
Pianistes turcs collaborateurs conseillers musicaux : Deniz Turan et Ismaël Tasan
Collaboration artistique : Isabelle Luccioni

Traducteur en langue turque : Yigit Bener

 

production / soutiens

Coproduction :  La Galerie Chorégraphique Carcassonne.

Soutiens : CNL Centre National du Livre en juin 2022 Bourse d’écriture. Région Occitanie, Conseil Départemental Haute-Garonne, Ville de Toulouse, l’Institut Français Paris, Nouveau Gare au Théâtre Vitry sur Seine, Le Vent des Signes Toulouse, le Ring Scène Périphérique Toulouse, l’Escale Tournefeuille.