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La reine Blanche de Castille

création / durée : 45 min Performance

Dans le cadre de la résidence d’écriture « La vallée des reines » à la Basilique Saint-Denis.

La reine capétienne Blanche de Castille n’est pas inhumée dans la nécropole royale de Saint-Denis. Pourtant, à travers la présence de son fils Louis IX ainsi que plusieurs autres de ses enfants, il émane quelque chose d’elle. Sans oublier son mari le roi Louis VIII, qui fut l’unique souverain retrouvé enveloppé dans un suaire tissé d’or lors des exhumations commises pendant la Révolution française.

Et surtout, la nécropole compte parmi ses gisants la mystérieuse gisante noire en pierre de Tournai, en provenance de l’Abbaye de Maubuisson, fondée par Blanche de Castille. Cette gisante, jusqu’à lors non véritablement identifiée, aurait pu, selon certains historiens, être la gisante de Blanche de Castille, ou bien celle d’autres figures nobles telle que l’impératrice Marie de Brienne, qui fut contemporaine de Blanche de Castille.

Lors de la performance de Catherine Froment, c’est grâce à l’écriture et à la poésie vivante de l’acte performatif que Blanche de Castille entrera à son tour dans la nécropole royale, elle qui fut une des plus grandes femmes de pouvoir du monde féodal.

Venue depuis la Castille, et arrivée en France à l’âge de douze ans, malgré sa méconnaissance de la langue française, elle s’imposa pendant deux régences lors desquelles elle se révéla être une femme d’autorité hors du commun qui sut résister aux révoltes des barons, entre autres épisodes héroïques.

Trop souvent ramenée à sa qualité de mère de Saint-Louis, elle pénétrera ici parmi nous, non seulement en tant que reine, mais surtout en tant que femme !

Une femme aux visages contrastés et méconnus, émotive et audacieuse, ou encore élégante, parée, presque sensuelle, et à la fois grande sainte volant au secours des pauvres.

Une femme digne qui fut soucieuse de sa propre représentation jusqu’à sa dernière heure, couchée sur un lit de paille, telle une reine créant de ses propres mains sa gisante éphémère.

 

Équipe et Soutiens :

Équipe :

  • Autrice, performance : Catherine Froment
  • Musique : Aline Loustalot
  • Artisan ferronnier construction couronne : Kevin Voirin
  • Régie et prise de son : Baptiste Joxe
  • Costume : Collectif Costume Saint-Ouen
  • Captation et montage vidéo : Arnaud Gautier

Soutiens :

Merci à Serge Santos Echeverria, Administrateur de la Basilique Saint-Denis.

Avec le soutien de la Région Ile de France et le Centre des Monuments Nationaux, Drac Ile de France.

Merci au Théâtre Gérard Philippe à Saint-Denis, les historiennes Murielle Gaude-Ferragu et Anne-Marie Helvétius, Frédéric Munoz et François Popineau pour leurs relectures.

 

Conférence Stanis PEREZ

« LE CORPS DES REINES, L’ORGANE VIVANT DU POUVOIR » (video)

 

Le corps des reines, l'organe vivant du pouvoir.

« Bien des idées reçues entachent le destin de ces femmes ayant partagé la vie intime des rois d’autrefois. Mariage arrangé, infidélité inéluctable du conjoint, grossesses à répétition et absence de tout pouvoir politique… Longue est la liste des vexations et autres humiliations imposées par un protocole monarchique laissant peu de place à une réelle parité. Toutefois, à la lecture de cet ouvrage, on est obligé de nuancer le diagnostic au regard de sources collectées entre le Moyen Âge jusqu’au 19e siècle. C’est un bilan un peu différent qui se dessine à partir de la chronique corporelle de reines assumant souvent l’exercice du pouvoir, en tant que mères ou que régentes, que femmes d’autorité ou que symboles de fécondité dynastique. En choisissant d’observer ces reines sous l’angle de leur corps, on voit apparaître, entre intimité et vie publique, des figures complexes, la maternité ne constituant pas seulement une fonction biologique réductrice, garante du patriarcat et de ses dérives. Sans nul doute, ces reines ont aussi utilisé leur corps et leur image pour partager une autorité longtemps oubliée par les historiens. »

 

Biographie Stanis Perez

Stanis PEREZ est agrégé d’histoire, co-directeur de l’axe de recherche « Corps, santé, société » à la MSH Paris Nord, membre du laboratoire Pléiade (USPN) et titulaire d’une HDR en histoire moderne. Il est spécialiste de l’histoire du corps, de la santé et des savoirs médicaux. Après avoir ciblé ses recherches sur la santé de Louis XIV, il s’est intéressé à l’histoire des médecins puis, plus récemment, à celle des pandémies. Il s’intéresse également à l’éthique médicale et collabore à de nombreux projets dans ce domaine. Enfin, ses dernières publications sont consacrées au statut du corps des rois et des reines, du Moyen Âge à la période contemporaine, mais également aux rapports de force insinués par les arts et la pensée (Le fil d’Ariane. Lignes et pouvoir à l’âge classique, Millon, 2021).